Mercredi 5 février 2020 à 14h30. Entrée libre et gratuite. Amphithéâtre Kernéis, Faculté de Médecine, 1 rue Bias à Nantes.
Intervenant : Pierre-François Cartron, chercheur Inserm U1232, CRCINA, Nantes
Notre environnement a une influence sur notre génome par des modifications dites épigénétiques.
Le rôle de l’épigénétique.
La génétique est un domaine de la science qui étudie les gènes. A la différence de la génétique, l’épigénétique s’intéresse à la régulation de l’expression de nos gènes.
L’épigénétique et environnement.
Toutes nos cellules contiennent le même patrimoine génétique mais grâce à l’épigénétique toutes nos cellules n’ont pas les mêmes fonctions. Notre alimentation, l’environnement sont capables de moduler notre épigénome et ainsi modifier l’expression des gènes des cellules. Quelques exemples simples vous illustreront comment ce que l’on mange, ce que l’on respire peut influencer l’expression de nos gènes par appositions de marques épigénétiques. Ces marques épigénétiques sont des modifications biochimiques qui peuvent toucher les histones qui entourent l’ADN ou l’ADN directement en ajoutant des groupements methyl par exemple. Ce phénomène s’appelle la méthylation de l’ADN et est un phénomène qui peut être réversible. Un ADN méthylé est en règle générale un ADN moins accessible aux protéines capables de le lire et l’exprimer en protéines.
Epigénétique, environnement et cancer.
Dans notre alimentation, le folate que l’on retrouve dans les légumes verts et les fruits frais par exemple est un très bon donneur de groupement methyl. Cette molécule naturelle a également été utilisée dans un essai clinique dans le cadre du glioblastome multiforme (tumeur cérébrale) pour ces propriétés méthylantes de l’ADN.
Enfin, au travers des exemples d’exposition aux pesticides, on pourra vous montrer comment notre environnement modifie des marques épigénétiques et participe à augmenter le risque de survenue de cancers.
Pour finir, nous verrons que l’analyse de modifications épigénétiques pourrait être un outil très utile pour suivre l’efficacité des traitements en cancérologie à partir d’une simple prise de sang.
Dr Pierre-François CARTRON
Chercheur Inserm U1232, CRCINA, Nantes
Après une thèse réalisée au sein de l’équipe de recherché dirigée par le Dr F. Vallette (Nantes, France) et centrée sur l’étude du rôle de la protéine pro-apoptotique Bax au sein des tumeurs cérébrales, P.F. Cartron a effectué 2 années de recherche post-doctorale au sein du laboratoire dirigé par le Dr E.C.Holland (MSKCC, New York, USA).
Suite à son recrutement à l’INSERM en 2005, il développe des travaux de recherche visant à analyser les causes épigénétiques et épitranscriptomiques associées à l’initiation de la tumorogenèse et à l’échec des traitements anticancéreux. Au travers de ces travaux, il cherche à mieux caractériser les mécanismes moléculaires épigénétiques et épitranscriptomiques de sorte à mieux comprendre leurs dérèglements au sein des cellules tumorales. Ainsi, le but de ses travaux est de mieux appréhender le risque d’apparition de cancer et d’échec aux traitements anticancéreux via l’identification de signatures moléculaires (biomarqueurs) et le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques, en répondant à des critères dits de médecine ciblée personnalisée. Ainsi, les travaux développés par P.F. Cartron s’inscrivent pleinement dans les thématiques de recherche du Centre de Recherche en Cancérologie de Nantes-Angers (CRCINA, INSERM 1232, Nantes) et de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO, Saint Herblain).
Il assure les fonctions de coordinateur du réseau Niches et Epigénétique des Tumeurs du Canceropôle Grand Ouest (https://www.canceropole-grandouest.com/index.php/axes-reseaux-de-recherche.html) et du réseau EpiSAVMEN (http://www.episavmen.com).