A l'heure où le tabac continue de tuer 73 000 personnes en France et 5 millions dans le monde, des chercheurs en marketing social de Rennes ont mis au point, selon les recommandations de l'OMS, une arme visiblement efficace contre la première cigarette : le paquet « moche » dit neutre !
Depuis le 1er décembre 2012, les paquets de cigarettes font grise mine en Australie. Plus de logo, ni design coloré et attractif mais un teint gris-olive et un texte choc illustré par une photographie des plus repoussantes. A l'origine de ce relooking, des chercheurs et designers qui se félicitent de cette première mondiale. « Reste à ce que d'autres pays tels que la France fassent de même, recommande Karine Gallopel-Morvan, maître de conférence en marketing social à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes et membre de l'axe « Sciences Humaines et Sociales et Cancer » du Cancéropôle Grand Ouest.

« Nous avons, par exemple, montré que les jeunes sont particulièrement sensibles au packaging, que certains noms comme Yves-Saint-Laurent évoquent une meilleure qualité du produit, que pour beaucoup la couleur blanche symbolise une nocivité moindre ». Le paquet aurait donc une réelle fonction de communication.
Forts de ce constat, des enquêteurs ont confronté 900 personnes à ce nouveau paquet neutre et gris versus un paquet classique de Marlboro. Trouvez-vous ce paquet joli ? Le laisseriez-vous sur une table ? Quel paquet vous donne le plus envie de l'acheter ? Quel paquet donne le plus l'impression que les cigarettes qu'il contient sont de bonne qualité ? Résultats : 61 % des personnes interrogées pensent que le paquet neutre est le mieux à même d'inciter les fumeurs à arrêter de fumer et 66 % pensent qu'il est également celui qui dissuaderait le plus les adolescents de commencer à fumer.

Le paquet standardisé pose question en France. Certains craignent qu'il facilite le travail des contrefacteurs, d'autres pensent qu'il convient de porter cette lutte au niveau européen. « Une directive européenne visant à l'apposition d'avertissements sur 75% de la surface du paquet (devant et derrière) est d'ailleurs à l'étude, annonce Karine Gallopel-Morvan. Affaire à suivre…